LANZAROTE , une île volcanique au charme déroutant

L'ïle de Lanzarote, ancrée à 140 km du Maroc, dresse ses 110 volcans sur une superficie  d'à peine 800 km2, dont un tiers recouverts de lave.

Son histoire est presque aussi tumultueuse que les soubresauts de son sol.

 

ARRECIFE

Arrecife la capitale vibre encore du souvenir des  incursions des normands, de la colonisation espagnole et des  attaques des pirates. En Janvier , elle sommeille  un peu, à l'écart des touristes.

Yaiza

Toute blanche et pimpante, adossée à d'énormes volcans, la petite ville tient  son nom d'une princesse aborigène guanche Yaiza. On dit qu'elle est la plus jolie  localité de l'île, en tout cas, elle est bien certainement la plus tranquille pour y passer une semaine en Janvier.

 

La trace de César Manrique dans l'urbanisme

Des lotissements blancs sous les volcans sombres.

Yaiza, comme toutes les villes de Lanzarote, a suivi les prescriptions architecturales de César Manrique: blanches et basses. Les normes assurent une unité au paysage et une identité à l'île.

              Tant de cactus  dans le jardin des voisins  piquent  vite ma curiosité de croqueuse.

A la sortie de Yaiza , à défaut de retenir les éboulis, les palmiers  agitent leurs beaux  plumets verts dans le paysage.

Sur la route qui mène à El Golfo, des kilomètres de lave tapissent et hérissent le paysage.

El Golfo

El Golfo

 

Après la pluie, le soleil pose un dôme irisé sur le bleu de la mer et le rouge de la terre. De quoi attirer l'attention de centaines de photographes.

 

 

Malgré les tempêtes et la rugosité de ses rochers, El Golfo ressemble à une princesse orientale, drapée dans la lumière du couchant.

Les modestes maisons de pêcheurs deviennent peu à peu des résidences pour touristes, mais tant pis, elles continuent à braver les éléments avec la même vaillance.

La lave et la mer ont ciselé d'étranges formes

En  procession, la foule des touristes se rend à la lagune verte qui ressemble, parait-il à la Mer morte et s'ébahit devant les criques inaccessibles aux communs des mortels.

 

Las  Salinas

Les salines sont comme un jardin de sel. Un paysage singulier aux couleurs changeantes, façonné par l'homme et la mer.

La Playa quemada

Plus au Sud, la Playa Quemada porte les traces des éruptions jusqu'aux crêtes des vagues.  Un spectacle de désolation grandiose qui attire les solitaires fuyant les  plages  de sable de Playa Blanca.

Ce qui n'est pas vraiment le cas sur la plage de Papagayo

UGA, TEGUISE et SAN BARTOLOME

Trois villes qui paraissent si tranquilles dans les bruines hivernales.

Sur  la route balisée des plages et des attractions touristiques, c'est à peine si les visiteurs s' arrêtent devant les belles églises baroques de ces villes marquées par l'histoire.

 

Le Jardin de cactus de Manrique

Dominé par un vieux moulin à Gofio, le parc est aménagé dans un ancien cratère recouvert de cendre volcanique. 1400 espèces de cactus, venues du monde entier, se prélassent et arborent les formes les plus incongrues.

Les coussins de belle mère, "los cojines de suegra", évoquent le confort moelleux  des années 70 auxquelles ces dames auraient ajouté quelques épines acérées.

Des cactus  nous transportent dans le désert mexicain.

La Graciosa

Au Nord , le Mirador del Rio offre une vue imprenable sur les falaises abruptes et sur l'île sauvage de la Graciosa.

 

 

 

 

 

 

Pour qui souffre du vertige, la route côtière n'est pas de tout repos.

Mais la  Graciosa  apparait  enfin sous le soleil comme un havre de beauté et de sérénité.

On  peut aussi la savourer du bar conçu par Manrique dans la falaise.

En Plus à l'est, en redescendant vers la mer, le petit port bleu et blanc d'Arrieta se donne des airs de Cyclades

Entre vignes et volcans la Geria

Une terre marquée par un volcanisme encore actif.

La plus violente éruption eut lieu au 18ème siècle et dura 6 ans. Elle recouvrit  un tiers de l'île en transformant non seulement toute sa physionomie mais aussi son système agraire. Les grandes propriétés  issues de la colonisation espagnole disparurent ensevelies sous les laves.

Un témoignage saisissant a été consigné dans par le curé de Yaiza dans son journal

  "Le 1er Septembre 1730, entre neuf heures et dix heures du soir, soudain la terre s'entrouvrit à Timfaya à deux lieues de Yaiza. La première nuit, une énorme montagne s'éleva des entrailles de la terre et de son sommet jaillirent des flammes qui continuèrent à brûler pendant dix-neuf jours.

Quelques jours plus tard, un nouvel abîme s'ouvrit et un torrent de lave se déversa sur Timanfaya, Rodeo et sur une partie de la Mancha Blanca. La lave se répandit sur les villages vers le nord, d'abord avec autant de rapidité que l'eau, mais bientôt sa vitesse se ralentit et elle ne fut plus qu'un flot visqueux comme du miel. Le 7 Septembre dans un bruit de tonnerre, un rocher imposant émergea des profondeurs de la terre et sa pression obligea la lave qui s'était dirigée vers le nord, à changer de direction et à s'écouler vers le nord ouest et l'ouest-nord-ouest de l'île. La coulée de lave atteignit les villages de Maretas et de Santa Catalin dans la vallée qui furent ravagés en un rien de temps.... "   L'activité volcanique ne cessa que  le 16 Avril 1736.

 

Une des  naufragées des laves: la Casa rural de Timanfaya

La casa rural, Vega de Timanfaya, surnageant sur la mer de lave, a été épargnée par le cataclysme.  

 La légende dit que la lave s'est arrêtée  à la lisière de la maison, protégée par un rocher   à la silhouette  de Vierge Marie. Bâtie au 18 ème siècle, elle sert de havre aux misanthropes désireux de fuir la foule des touristes. Elle ne pouvait que nous accueillir.

 

 

 

 

 

Une belle maison rustique  au confort sommaire et  aux alentours aussi époustouflants  qu'inquiétants.

La lave et la pierre comme salle à manger. Les 17 volcans comme décor naturel

Avec le vent qui mugit

 

Une vue à 360° dans un panorama changeant.

 

 

 

 

 

 

Au soleil levant ,

 

 

au  soleil couchant

 Au petit matin, avec la silhouette colorée des volcans de Timanfaya

Dans les jardins de la Geria, un vignoble insolite

Après le séisme toute la plaine céréalière fut recouverte d'une épaisse couche de cendre volcanique. Les paysans durent y creuser à la main des creux (les hoyos) pour y atteindre des terres fertiles afin d' y planter des vignes,  des plantes grasses ou des figuiers. Pour protéger  ces fragiles plantations  des grands vents, ils les encerclent  avec des petits murets circulaires. En janvier, dans ces fragiles  cratères commencent  à percer les feuilles  tendres.

 

 

 

 

 

Un champ de vignes bien peu familier d'où l'on tirera la malvoisie.

De la terrasse, un paysage de vignes

Dans le jardinet  des camelleras typiques de l'île voisinent avec les aloés veras , plus lucratifs.

Le vent qui souffle sur la lave est parfois si fort que le four à pain offre un abri bienvenu pour la lecture et le dessin.

 

Sur les flancs du Timanfaya

 

Pour des raisons environnementales, le Parc volcanique , devenu national, ne se visite qu'en guagua ( le bus local) . 1 500 000  mille visiteurs évitent ainsi de piétiner les coulées de lave et de se risquer dans les cratères encore actifs. Pour ajouter à la couleur locale, on  peuvent s'offrir un petit circuit avec les dromadaires, utilisés jadis par les agriculteurs pour les labours et le transport de pierres. On peut  terminer la visite, dans le restaurant  bâti par Manrique ( encore lui!)  avec un steak grillé sur le volcan. Le tout s'achève sur le  spectacle de geysers artificiels provoqués par un seau d'eau versé sur des buissons d'aulagas, posés dans une cavité de  lave fumante.Impressionnant!

La caldera de Los Cuervos

 C'est à cet endroit que débuta la dantesque éruption volcanique qui ravagea en 1730 Lanzarote.  La caldera, recouverte  d'une végétation abondante, s'ouvre maintenant aux randonneurs

La chaos témoigne encore de la violence de l'éruption.

La Santa

En redescendant des volcans, La  Santa mérite un détour avec son minuscule port de pêche aux  gambas. Ses bateaux colorés, ses vagues couronnées d'écume et sa tranquillité en font un endroit exceptionnel où l'on peut rêver à des voyages lointains loin des fracas du monde. Ce jour là aucune pirogue de migrants venus du Sénégal n'a accosté.

Les plages touristiques

La Playa Blanca

Retour au réel: l'urbanisme des stations balnéaires, ses constructions en béton qui grignotent les alentours, les millions de touristes qui profitent des plages  sont à terme plus menaçants pour l'île que le plus menaçant des volcans. Avec le réchauffement climatique, l'eau se réduit à un goutte à goutte qui n'alimentera pas longtemps les fragiles pieds de malvoisie enfouis dans la lave.

Les lotissements de Playa blanca  s'étendent à l'infini

Puerto del Carmen croule sous les cubes de béton.

et pourtant, comment résister au fin fond de l'hiver à l'appel du soleil et des volcans?

 

 

Une dernière image de l'aéroport César Manrique à Lanzarote, devant la noria de voitures et de bus qui charrient les touristes du vaste monde, dont nous.....

Partagez votre site